Biographie de Paolo Eleuteri Serpieri

Paolo Eleuteri Serpieri - Photo : Marinetta Saglio
Paolo Eleuteri Serpieri - Photo : Marinetta Saglio

Paolo Eleuteri Serpieri est né à Venise le 29 février 1944. Très jeune il s’est installé à Rome où il a suivi des études de dessin au Lycée Artistique et commencé, pour ensuite les abandonner, des études d’Architecture (il fut l’élève de Renato Guttuso). Il vit actuellement à Rome (source 2001) où il fut jusqu’à la moitié des années 90, un professeur de dessin très estimé au Lycée Artistique, puis avec la charge de Directeur Artistique à l’Ecole Internationale de Comics.

 

Sa carrière commence en tant que peintre en 1966. A la moitié des années 70, il reprend son ancienne passion : le dessin. Au fil des années il peaufine son art au point de vue technique, notamment dans le style du dessin et dans les matériaux picturaux, d’abord l’huile puis l’acrylique, un passé technique et culturel remarquable. Le destin voulut que l’un de ses anciens camarades d’école Michèle Mercurio devenu éditeur de deux périodiques de bande dessinée, lui propose de dessiner une histoire pour ses revues. Un art que beaucoup considéraient comme « mineur ». Serpieri se rendit compte qu’à travers la BD on pouvait dire et faire des choses impensables. Il collabora à « Lanciostory », en 1975. Sa plus grande inspiration lui vint du monde de l’Ouest américain, au point de se rendre aux Etats-Unis pour visiter les dernières tribus dans les réserves indiennes. Il devint l’un des westerners internationaux les plus appréciés. Serpieri co-écrit « L'Histoire du Far-West », série sur le Far-West, aux éditions Larousse. Ses histoires devinrent de véritables « cult comics ».

A partir de 1980, il commence à publier « L’Indienne Blanche » et « L'Homme médecine » avec le scénariste Raffaele Ambrosio aux éditions l’« Isola Trovata ». Paolo Eleuteri Serpieri travaille sur différents projets comme « Découvrir la Bible », encore pour Larousse, ainsi que sur des courtes histoires pour des magazines comme Skorpio, Orient-Express, L'Eternauta, Il Fumetto. Après sa période de « folie » western, Serpieri pense à une histoire de science-fiction, un scénario apocalyptique à l’atmosphère cauchemardesque.  Il tente des récits aux touches insolites ; une histoire qui se déroule dans un futur lointain « Mutante verde » (Mutant vert). Les origines western de Paolo Eleuteri Serpieri sont désormais pratiquement oubliées, submergées par le succès de son nouveau personnage : Druuna.

En 1985 il commence à publier « Morbus Gravis » dans le mensuel français « Charlie » et dans « L’Eternauta ». Le personnage principal de l’histoire est la très belle Druuna qui sera dotée d’un caractère de plus en plus érotique. Le premier tome de la série sort en 1986 (Morbus Gravis). La pression des lecteurs l’oblige à en créer de nouveaux épisodes. Serpieri donne suite à cette histoire au travers de sept autres tomes jusqu’en 2003.
source : « La Flèche au cœur » tiré des textes de Alvaro Zerboni et Gianni Brunoro.

En 2001 Serpieri a également travaillé sur le design du jeu vidéo "Druuna : Morbus Gravis", basé sur le personnage de sa plantureuse héroïne. C’est Artematica et Microïds qui adaptent l'univers cyber-punk de Serpieri dans un titre qui, s'il pouvait sembler prometteur et audacieux, se contente d'une réalisation décevante et d'une héroïne qui poussera les fans à retourner lire la BD. Si l'idée peut sembler audacieuse, cette adaptation n'est pas franchement à l'avantage de Druuna qui se trouve plutôt desservie par ce soft.
source : http://www.jeuxvideo.com/articles/0000/00001614_test.htm

En 2007 Paolo Eleuteri Serpieri revient avec « Les enfers » en collaboration avec le scénariste Jean Dufaux (Rapaces, Murena, Niklos Koda, Djin) aux éditions Robert Laffont. L’un, maître incontesté de la science-fiction, l’autre, scénariste européen le plus remarqué. Il n'avait jamais confié son dessin à un autre scénariste (mise à part Raffaele Ambrosio) que lui-même. Jean Dufaux lui propose une saga mêlant science-fiction, vengeances et quête mystique, le tout avec un minimum de jolies formes. Cette première collaboration entre ces deux géants nous fait découvrir une Venise futuriste et décadente.
source : http://www.laffontbd.fr/livre.asp?code=978-2-221-10579-5
source : http://www.bdselection.com/php/chronique.php?rub=pagesbd&id_bd=9423 tiré de l’article de « Francis »

 

Serpieri reçut de nombreux prix dont, en 1982, le « Nettuno Anaf » à Bologne et le prestigieux « Yellow Kid » pour le meilleur dessinateur italien à Lucques. Deux prix lui ont été décernés à Hyères en France. En Belgique, dans un village (Durbuy) près de Liège, une place à son nom lui a été dédiée. En 1995 il reçoit le Harvey Award de la meilleure œuvre étrangère.